L’essor industriel de Bougival
Il faut attendre 1838 pour que la construction d’une première écluse permette la navigation sur l’autre bras de la Seine, jusque là inutilisable. Le fleuve devient très vite la grande voie de communication entre Paris et la Manche. Le trafic des péniches et des bateaux à vapeur, les services réguliers de passagers, deviennent si intenses que deux nouvelles écluses sont construites en 1883.
La population qui compte plus de 1000 habitants reste en majeure partie constituée de cultivateurs, de vignerons et de pépiniéristes qui vont vendre leurs produits à Paris. Mais le XIXe siècle voit arriver l’ère industrielle et se poursuivre l’exploitation du sous-sol, commencée au XVIIe siècle : carrières de pierre à bâtir et de craie, fabriques de «blanc minéral », fours à chaux, tuileries et briqueteries. Les blanchisseries et les carderies de coton font entrer les femmes dans le monde du travail.
En 1837 est créée la première ligne de chemin de fer entre Paris et Le Pecq avec arrêt à Rueil-Malmaison. Les voitures à chevaux, puis l’omnibus à chevaux sur rail (1854) et le train à vapeur (1874) amèneront les Parisiens sur les rives de la Seine, à la campagne. En 1870, Bougival n’échappe pas à la guerre et beaucoup de ses habitants fuient leur village. Parmi ceux qui restent, le jardinier François Debergue s’illustre en coupant à trois reprises les fils du télégraphe qui relie la garnison prussienne en place à l’état-major de Versailles. Il sera fusillé le 6 septembre 1870.